Etude 'Low Carbon Mobility with Renewable Fuels'

Pour réaliser le "Green Deal" et atteindre la neutralité climatique en 2050, les émissions de CO2 du secteur des transports, entre autres, devront être considérablement réduites. En vue du verdissement des voitures, les autorités misent exclusivement sur l’électrification. Toutefois, en 2030, plus de 70% du parc automobile sera encore toujours constitué de voitures thermiques. En stimulant uniquement le marché des voitures électriques, le gouvernement rate une occasion unique d’accélérer le verdissement du parc automobile actuel[1] ainsi que la décarbonation du transport d'ici 2030.

Un mix énergétique diversifié
La progression de la réduction des émissions de CO2 dépend largement du rythme de l'électrification des voitures. L'électrification du parc automobile ne permettra pas à elle seule de réduire suffisamment les émissions d'ici à 2030. Par conséquent, une politique plus résiliente et diversifiée, qui encourage à la fois les véhicules électriques et l'utilisation de carburants renouvelables et bas carbone, est nécessaire pour parvenir à une réduction plus rapide et plus efficace des gaz à effets de serre dans le secteur de la mobilité. Un cadre politique clair et stimulant est dès lors essentiel pour donner à ‘toutes’ les technologies bas carbone et neutres pour le climat des chances égales dans le mix énergétique du transport.

Notre secteur a chargé le bureau d’études Studio Gear Up[2] d'étudier les conséquences de l'électrification des véhicules légers pour les citoyens européens. Il a comparé l'option des carburants liquides bas carbone dans le mix énergétique des voitures particulières et a évalué l'impact économique quant à l'introduction de ces carburants durables. L'étude montre que seule une combinaison de l'électrification avec d'autres options technologiques bas carbone pour les voitures permettra un verdissement plus rapide du transport.

“L'électrification des voitures a besoin de temps....alors que des solutions durables existent déjà pour le verdissement du parc automobile actuel!”

Le principal résultat de l'étude est que les réductions de CO2 des quelque 30 millions de véhicules zéro émissions[3] prévus en Europe d'ici 2030 seront relativement modestes. Avec un mix énergétique diversifié pour le transport, l'utilisateur final peut choisir parmi un éventail de solutions qui favorisent une transition énergétique socialement acceptable.

Le verdissement des voitures actuelles
L'électromobilité
comporte encore trop d'incertitudes (infrastructure des bornes de recharge, disponibilité de l'électricité verte et des métaux rares, prix de revient, etc.) et se développe, notamment dans le segment des voitures de société, grâce notamment à un régime fiscal favorable. L'étude Gear Up montre que les choix politiques actuels sont fondés sur une compréhension incomplète de toutes les solutions complémentaires en matière d'énergie renouvelable pour les transports.

La supposition que la réduction des émissions de CO2 dépend entièrement du rythme d'électrification des voitures ne tient pas compte de deux facteurs importants :

  • le marché des voitures d'occasion en croissance
  • l'augmentation de l'âge moyen de la flotte existante

Les véhicules thermiques peuvent également contribuer à l'écologisation du parc automobile ! Il est important de ne pas oublier la flotte existante. Les carburants à faible teneur en carbone contribuent immédiatement au verdissement des voitures thermiques actuelles et futures. Ils peuvent être utilisés dans les moteurs actuels sans aucun problème et utilisent l'infrastructure de distribution existante. En bref, aucun investissement significatif supplémentaire n'est nécessaire, comme c’est le cas pour les infrastructures des stations de recharge pour les voitures électriques.

À terme, avec l'accélération de l'électrification des voitures particulières, une partie des volumes de carburants à faible teneur en carbone sera transférée vers les secteurs de l'aviation et du transport maritime, ainsi que vers le segment des camions, domaines de transport pour lesquels l'électrification sera beaucoup plus difficile.

Faisabilité financière
L'étude du Studio Gear Up montre également que la comparaison du ‘total cost of ownership’ entre les voitures thermiques et électriques est actuellement influencée par les méchanismes de subventions, dont le maintien à long terme dépend de la capacité financière des États membres. Tout le monde n'a pas les moyens de s'offrir une nouvelle voiture. La plupart des citoyens européens n'ont pas la capacité financière de payer l'achat d'un véhicule électrique. Le déploiement des carburants renouvelables permettra aux citoyens de choisir entre différents types de voitures, en respectant l'inclusion sociale.

Recommandations politiques
La fédération Energia appelle le gouvernement à mieux comprendre la réalité technologique, et à reconnaître les carburants bas carbone qui peuvent être utilisés immédiatement dans les voitures à essence, diesel et hybrides pour ainsi également contribuer concrètement au verdissement de la mobilité.  Il importe aussi de créer un cadre politique pour accélérer le verdissement rapide des voitures thermiques aujourd’hui, à l’horizon 2030 et au-delà.

Nous plaidons donc pour une politique inclusive qui, en plus de l'électrification, inclut des alternatives durables complémentaires (carburants bas carbone) dans le mix énergétique pour la mobilité.  Avec Energia, nous montrons que nous embrassons les différentes solutions énergétiques et que nous sommes désireux et capables de contribuer concrètement à la réalisation d'une transition énergétique qui soit durable, fiable et aussi abordable que possible. La neutralité technologique devrait toujours, dans une économie de marché libre, être la base d'une politique inclusive, réaliste et équilibrée.

Ouvrez l’étude ici

[1] Febiac statistiques: âge moyen du parc automobile en Belgique est d’un peu plus de 9 ans.
[2] Bureau à Amsterdam. https://www.studiogearup.com/
[3] Zéro émission au pôt d’échappement