Voitures thermiques en 2035… feu rouge ou vert?

COLUMN WIM DE WULF

Après le Parlement européen, le Conseil européen de l'environnement a récemment annoncé sa position en vue du Trilogue1 européen, qui décidera si des nouvelles voitures thermiques pourront encore être vendues en Europe à partir de 2035. Au sein du Conseil européen, certains pays ont apporté de nouvelles considérations pour permettre la décarbonation du transport avec plus qu’une seule technologie (véhicules électriques). Le rôle crucial de l’électromobilité a été reconnue, ainsi que le potentiel des voitures hybrides utilisant des carburants renouvelables. Ceci donnerait aux citoyens un choix plus large pour une mobilité durable, sans laisser personne sur le bord de la route.

Le Règlement européen sur les normes d’émissions CO2 ne s'applique pas seulement aux constructeurs automobiles, mais détermine de facto aussi la mobilité personnelle des citoyens. Puisqu'aujourd'hui 99% des automobilistes en Europe roulent avec une voiture thermique, il semble logique d’élargir le règlement européen sur les normes d'émission de CO2 à cette technologie. Ceci en reconnaissant ainsi les carburants neutres pour le climat (dont les e-fuels) comme le propose le Conseil européen.

La promotion de l'électromobilité est aujourd’hui inscrite dans un cadre politique clair. Mais il est sans doute préférable de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Le verdissement du transport dans le cadre de la transition énergétique vers la neutralité climatique en 2050 devrait également inclure les carburants alternatifs renouvelables et bas carbone. Les citoyens devraient pouvoir choisir entre différentes solutions énergétiques durables, en fonction de leurs besoins spécifiques en matière de mobilité.

La question n'est pas de savoir si notre secteur est en mesure de mettre sur le marché des carburants renouvelables à grande échelle, mais bien à quel rythme. Afin de stimuler et d'accélérer les investissements dans ces alternatives durables, un signal positif clair de l'Europe est crucial. Car il y a un réel potentiel d'augmenter la production de biocarburants avancés et de carburants synthétiques durables en Europe. Des études2 confirment la disponibilité suffisante de la matière première supplémentaire (non alimentaire) en Europe. 

En vue d’atteindre un transport durable, accessible à tous, nous plaidons pour que l'Europe et les États membres choisissent la voie de l’inclusivité technologique. Nous espérons qu'avec la position du Conseil européen, le secteur automobile continuera à investir dans les modèles hybrides. En ce qui nous concerne, nous travaillons déjà activement à des projets de développement et de mise sur le marché de carburants bas carbone et renouvelables.  La révision du Règlement en 2026 peut ouvrir la porte à de multiples solutions de transport durables, socialement acceptables et accessibles pour les citoyens.

Notre secteur tend la main aux autorités et à l'industrie automobile pour, ensemble, donner à chaque citoyen la possibilité de participer à la mobilité durable.

Wim De Wulf
Secrétaire général

[1] Réunion du Parlement européen, du Conseil européen et de la Commission européenne pour convenir d'initiatives législatives
[2] ‘Sustainable biomass availability in the EU, to 2050’ du Imperial College London