Pour réduire la dépendance aux carburants fossiles il faut donner une chance à toutes les alternatives durables
Les prix élevés de l'énergie ravivent le débat sur notre dépendance aux énergies fossiles en vue de réaliser une société neutre en carbone. La décarbonation du secteur des transports a déjà commencé. Outre le shift vers une mobilité multimodale, les autorités mènent une politique de subsides favorisant la voiture électrique. L'électrification peut être apporter un gain climatique si sa production provient de sources renouvelables. Aujourd'hui, la part des énergies renouvelables n'est que de 20% et les récents choix énergétiques de notre pays porteront cette part à 30% d'ici 2030. Il s’avère de plus en plus que le verdissement de la mobilité personnelle ne pourra se faire avec seulement l’électrification. En 2030 plus de 70 % du parc automobile sera probablement encore thermique.
Les carburants bas carbone et climatiquement neutres, tels que les biocarburants avancés et les eFuels, peuvent jouer un rôle clé dans le verdissement de ces voitures. Les carburants durables ne sont malheureusement pas suffisamment stimulés par les autorités. Le carburant diesel HVO (Hydrogenated Vegetable Oil), qui permet déjà de réduire les émissions de CO2 d'origine fossile jusqu'à 90 % par rapport au diesel classique, existe mais est soumis au même niveau d’accises que le diesel B7, ce qui n’incite donc pas les automobilistes à choisir ce carburant vert.
"Le gouvernement a maintenant une opportunité unique de rendre les carburants durables fiscalement attractifs et d'accélérer le verdissement du parc automobile existant dès maintenant".
Certains souhaitent la fin de la voiture thermique. Mais ce souhait est-il fondé sur des bases rationnelles ? En fait, une voiture thermique n'est ni bonne ni mauvaise en soi. Comme pour la voiture électrique, ses émissions de CO2 dépendent du type de carburant utilisé. Ainsi, don’t change the car, change the fuel! Un mix énergétique répondant à la diversité des besoins, requiert un cadre politique qui donne à « toutes » les technologies renouvelables une chance égale et équitable. S'appuyer sur une seule technologie, c'est se préparer à la crise de l'approvisionnement de demain. La diversification des sources d'énergie renouvelables assurera l'indépendance énergétique de notre pays.
L'Agence internationale de l'énergie souligne qu'au niveau mondial, le pétrole sera toujours nécessaire pour les processus industriels à haute température, l'air et le transport maritime. C’est pourquoi la réduction des énergies fossiles nécessite une approche pragmatique et réaliste. Oui, notre secteur s’y attèle. Rome ne s'est pas fait en un jour. La transformation a commencé, mais elle prend du temps.
Les membres d'Energia se transforment progressivement en acteurs multi-énergie en innovant dans des projets de réduction du carbone (comme CSC, CCU[1]) et les énergies alternatives (comme les carburants durables, les eFuels, l'électricité, l'hydrogène, le biogaz et le méthanol. La neutralité technologique devrait toujours, dans une économie de marché libre, être la base d'une politique réaliste, équilibrée et abordable. Ainsi, notre dépendance énergétique diminuera, tandis que le consommateur final pourra choisir parmi une gamme de solutions énergétiques respectueuses du climat et favorisant une transition énergétique socialement acceptable.
Wim De Wulf
Secrétaire-général ENERGIA
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[1] https://www.hln.be/binnenland/eindelijk-akkoord-twee-nieuwe-gascentrale…
[2] XTL: X To Liquid, avec X pour les différentes sources d'énergie renouvelables transformées en carburants liquides
[3] CCS: Carbon Capture and Storage – CCU: Carbon Capture and Utilization